La « forme-bureau »
Personnel
Quand, plus de cinq siècles après sa conception, de jeunes artistes contemporains transposent en trois dimensions le studiolo de Saint Jérôme, c’est son organisation rationnelle – celle d’un « honnête homme » de la Renaissance – qui surgit à l’heure de la dématérialisation du travail. L’espace à soi – celui de la spéculation intellectuelle – est devenu un espace ouvert où le bureau de l’écran d’ordinateur est l’indépassable repère.




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Collectif
Du bureau individuel au bureau collectif, mimant l’organisation ouvrière du travail et son souci de répartition et de surveillance des tâches, la « forme-bureau » est successivement devenue un lieu de contraintes, un espace mobile ou un théâtre communautaire. Dans les quartiers d’affaires, il est surtout interchangeable. Pour les artistes, il est devenu mobile. Le monde liquide comme bureau.






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Corporate
Avec sa série « This Was Corporate America » réalisée à la Standard Oil Company of California, Chauncey Hare cartographie un espace mental quasi « carcéral », celui au sein duquel la classe moyenne américaine vit ses décennies 1960, 1970 et 1980. À chaque époque, sa standardisation des goûts et des usages.


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Intime
Vertical ou horizontal, chaque activité crée son architecture et, de fait, sa hiérarchie et son système de valeurs. En Californie encore, Andrea Zittel renouvelle le studiolo de Saint Jérôme en recréant une chambre à soi.


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Imaginaire
Les artistes s’emparent de la « forme-bureau » pour proposer modèles et contre-modèles, utopies et dénonciations. Quand l’Atelier Van Lieshout dessine la « Sleep Work Unit » de sa Slave City, Tatiana Trouvé invente son Bureau d’Activités Implicites. À l’heure du « tout-corporate », le bureau s’avère être un espace de projection, gagnant ses lettres de noblesse dans l’ordre des représentations.



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(Cet article a été publié dans Stream 02 en 2012.)