Art et agentivité à l’heure du wetware

  • Publié le 8 octobre 2020
  • Jens Hauser
  • 7 minutes

Critique d’art et commissaire d’exposition, Jens Hauser enseigne à l’université de Copenhague au département des Arts et des Études Culturelles. Spécialiste du bio-art et de la DIY biology, il a été le commissaire de l’exposition L’Art Biotech’ au LieuUnique de Nantes en 2003 et de Wetware: Art, Agency, Animation au Beall Center for Art + Technology (University of California, Irvine) en 2016.

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Art et agentivité à l'heure du wetware

Face à l’interrogation obsessionnelle sur la nature de la vie, l’art a tenté de comprendre et recréer le vivant, développant le mythe de la « vivification » et une fascination pour la mise en scène du vivant. Ayant toujours cherché à imaginer, représenter, imiter puis simuler le vivant, il en arrive désormais à la manipulation directe par le wetware. Si les technologie de l’information avaient données dans les années 1970 une nouvelle direction à l’art, au profit des processus dynamiques plutôt que les objets, la convergence de la biologie de synthèse et des technologies du vivant permet désormais d’explorer ce wetware, des « machines humides » qui estompent les frontières entre organismes et machines. La création de « vie artificielle » dépasse la simulation informatique et la robotique, donnant naissance à des systèmes hybrides et semi-vivants qui remettent en cause les frontières entre le vivant et le non-vivant, la vie synthétique et la vie organique. Pour l’Artificial life art, la simulation et la re-matérialisation organique ne sont plus distinctes mais des opérations compatibles avec le wetware, déplaçant les concepts d’art, d’agentivité et d’animation.

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Le projet d’architecture comme stratégie

Didier Fiuza Faustino revient sur les stratégies qui ont guidé sa production depuis la création de son agence. Ses incursions dans
 le monde de l’art, ses rapports avec l’économie marchande, expliquent sa position en réaction avec les programmes proposés, les partis pris et les idées reçues des commanditaires. Un engagement total sur chaque projet, le refus de faire des concessions l’ont conduit à limiter sa production architecturale pour investir dans un premier temps le domaine artistique 
moins soumis à la contrainte de
la commande. Mais cet exigeant travail d’expérimentation, riche de promesses, commence à trouver des adeptes parmi des clients potentiels prêts à tenter l’aventure.

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Pour David Ruy, la mutation essentielle de la mondialisation contemporaine réside dans l’évolution de son récit, qui a quitté une forme naïve d’optimisme et génère de nouvelles angoisses, chaque technologie semblant devoir créer ses propres menaces. Pour autant, l’humanité ne renoncera pas à ce savoir, et nous verrons émerger de nouveaux mondes, reposant sur des plateformes technologiques leur donnant cohérence et communicabilité. David Ruy considère que nous vivons l’apparition d’une nouvelle métaphore de la nature, qui, après la divinité et la machine, serait celle de l’ordinateur. Un lien entre nature et computation qui lui semble être l’enjeu majeur de l’architecture à venir, comme pratique hybride informée des avancées de la philosophie, et notamment du Réalisme Spéculatif. David Ruyest architecte. Il est co-directeur de l’agence Ruy-Klein à New York, et enseigne à SCI-Arc à Los Angeles.

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