La rencontre de démarches d’innovation
Le Cloud concrétise les études de la SFL sur la création de valeur dans l’immobilier tertiaire et les recherches de PCA-STREAM autour des évolutions des espaces de travail. Conçu peu après la publication d’After Office, le deuxième numéro de la revue Stream, le Cloud répond à des modes de travail où productivité et innovation reposent sur la créativité et l’expérience collective. Dans l’axe de la rue Réaumur, marquée par l’architecture de la première révolution industrielle, il est au cœur du quartier de la Bourse et des Grands Boulevards, dont le riche passé culturel se conjugue aujourd’hui avec le dynamisme du « Silicon Sentier » et des sociétés de la nouvelle économie. Il propose un espace innovant au cœur du Paris historique, immédiatement adopté par Facebook, Instagram et Blablacar.
Un héritage complexe
Le Cloud représentait un défi architectural par sa taille, son hétérogénéité et son contexte de centre-ville historique dense. Le Crédit Lyonnais y avait acquis, au fil du XXe siècle, quatre bâtiments d’époques différentes, pour une surface totale de plus de 38 000 m2. L’ensemble était devenu totalement obsolète, inutilisable tant du point de vue fonctionnel que technique. Une chirurgie lourde était indispensable pour moderniser et clarifier ce labyrinthe aux cours intérieures sombres, mais aussi pour valoriser les importantes surfaces aveugles en sous-sol. La recomposition des pleins et des vides a permis de réorganiser les volumes dans la masse bâtie. Le bâtiment a été redécoupé pour apporter le maximum de lumière à l’ensemble des postes de travail. Les façades blanches et largement vitrées forment des dispositifs optiques qui reflètent la lumière en profondeur. La création de cours importantes et lumineuses en infrastructure a permis de ranimer ces espaces. L’uniformisation des niveaux et la rationalisation des circulations entre les différents corps de bâtiments offrent de vastes plateaux ouverts. L’ensemble chaotique devient un tout cohérent, fonctionnel et agréable.
Restructuration lourde
La recomposition des pleins et des vides a permis de réorganiser les volumes dans la masse bâtie. Le bâtiment a été redécoupé pour apporter le maximum de lumière à l’ensemble des postes de travail. Les façades blanches et largement vitrées forment des dispositifs optiques qui reflètent la lumière en profondeur. La création de cours importantes et lumineuses en infrastructure a permis de ranimer ces espaces. L’uniformisation des niveaux et la rationalisation des circulations entre les différents corps de bâtiments offrent de vastes plateaux ouverts. L’ensemble chaotique devient un tout cohérent, fonctionnel et agréable.
Une réhabilitation responsable
Le travail de réhabilitation, qui s’inscrit naturellement dans une démarche responsable, a été poussé par une ambition d’exemplarité environnementale. Le Cloud atteint ainsi une triple certification à des niveaux exceptionnels pour une restructuration. Des choix de matériaux et de systèmes constructifs efficaces ont permis de réduire l’empreinte énergétique du bâtiment, dont les performances font l’objet d’un suivi précis. Les modes de transport doux ont par ailleurs été privilégiés, grâce à sa situation central, avec très peu d’emplacements pour les voitures mais le plus grand parking à vélos privé de Paris. L’importante végétalisation de la toiture, réalisée en collaboration avec un paysagiste et un écologue, favorise la biodiversité en milieu urbain.
Nouveaux usages
Avec le Cloud, l’immeuble de bureau devient espace de communauté mais également outil de management. Il permet d’attirer les talents et d’améliorer la productivité des collaborateurs. La classe créative inspire à toute une génération de nouvelles façons de travailler, notamment dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Le Cloud s’adapte à ces nouveaux usages, aux plus grandes porosités entre travail et loisir, vie privée et vie professionnelle. Il propose des services exceptionnels aux usagers, selon une mouvance de fond rapprochant l’industrie tertiaire de l’hôtellerie. Autour des cours intérieures se déploient ainsi trois restaurants à l’offre culinaire variée, adaptée aux différents moments et rythmes de la journée, mais aussi une salle de fitness, une conciergerie et un business center.
Le bureau comme écosystème relationnel
L’émergence de modèles organisationnels moins verticaux, orientés vers la qualité de la relation et l’expérience collaborative, implique de repenser l’architecture des espaces de travail. Le Cloud favorise l’échange et la sérendipité par l’importance de ses espaces partagés. Le e-lounge, exceptionnel par sa taille, est emblématique d’un lieu conçu pour la rencontre, avec ses coques de bois qui forment des sous-espaces de convivialité. Il se mue en place du village, selon la conviction que le bureau est avant tout un écosystème relationnel. Les terrasses sont également libérées de leur rôle technique, et les usagers peuvent désormais y travailler ou se détendre en profitant des vues panoramiques. Le Cloud est aussi représentatif d’un retour aux centres villes, à rebours du modèle des centres d’affaires monofonctionnels et des campus de périphérie. Il est au cœur de la vie urbaine, de ses services, restaurants et lieux de loisirs. C’est un projet polyvalent et connecté, où le primat est donné à la créativité et à l’inspiration.
Dynamique patrimoniale
Le Cloud est un bâtiment palimpseste relevant d’une nouvelle dynamique patrimoniale : on y entre de manière métaphorique par une architecture métallique de la première ère industrielle – la façade de Narjoux, soigneusement restaurée –, pour se diriger vers les espaces du futur, ceux de la technologie numérique du « cloud ». Inspirées d’artistes minimalistes comme Sol Lewitt, les façades contemporaines du Cloud sont basées sur une trame géométrique qui réinterprète celle des années 1950. Leur forte identité harmonise l’ensemble de l’îlot et prend une dimension symbolique, signe de l’intégration d’espaces à la pointe de l’innovation au sein de la ville mixte historique.
Co-conception et collaborations créatives
Le Cloud a été développé selon une méthode de co-conception poussée. Dès l’annonce du départ du Crédit Lyonnais, un intense travail de programmation a été mis en place entre PCA-STREAM et la SFL, auquel la Ville de Paris a été étroitement associée, tout comme les architectes des Bâtiments de France et la direction des Monuments Historiques. En accord avec la SFL, PCA-STREAM a par ailleurs invité les designers Matthieu Paillard, Philippe Foulfouin et Noé Duchaufour-Lawrance à enrichir les parties communes par leurs interventions créatives. L’équipe a également mandaté Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments Historiques, pour la restauration de la façade d’André-Félix Narjoux, rue Ménars.
Informations
Client | Société Foncière Lyonnaise |
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Programme | Restructuration d’un ensemble de quatre immeubles en centre d’affaires (dont auditorium, fitness center, conciergerie, restaurants) |
Localisation | 10 bis rue du 4 septembre, Paris |
Mission | Complete |
Surface | 38 400m² |
Budget | 100 M€ HT |
Statut | livré en 2015 |
Certifications | HQE Haute Performance; BREEAM Excellent; LEED Gold |
Équipe | — BET Structure : Khephren — BET Façades : VS-A — BET HQE : Green Affair — SSI et sécurité : CSD Faces — Économie de la construction : DAL — Acoustique : Avel Acoustique |