Le vivant au musée

  • Publié le 29 janvier 2018
  • Laurent Le Bon
  • 6 minutes

Historien de l’art, conservateur et commissaire d’exposition, Laurent Le Bon est notamment passé par le Centre Pompidou Metz avant de devenir directeur du musée Picasso en 2014. Parallèlement à cette fonction, il continue de curater des expositions d’envergure. En 2017, il conçoit Jardins au Grand Palais et Dioramas au Palais de Tokyo.

Ces deux expositions ont en commun la confrontation à l’aporie qu’est la représentation du monde vivant dans le cadre muséal. Il revient dans cet entretien sur les enjeux et les liens entres ces deux événements.

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Les musées, des générateurs de points de vue

Si la virtualisation des musées est un corollaire de la crise sanitaire, le commissaire d’exposition Nicolas Bourriaud insiste sur l’importance de la rencontre physique avec les œuvres. La transformation de l’institution muséale ne pourra se passer de l’invention de lieux de vie et d’expériences.

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Métamorphoser la ville en musée de la nature contemporaine

Alors que nous repensons notre place d’humain au sein de la nature, le philosophe Emanuele Coccia étudie le phénomène naturel de la métamorphose pour le développer en un concept philosophique permettant de penser l’espèce humaine au sein d’un souffle vital unique se transmettant de forme de vie en forme de vie. À l’opposé d’une vision pénitentielle de l’écologie, il s’oppose à l’idée que le vivant relèverait fondamentalement d’équilibres écologiques, la vie étant une métamorphose perpétuelle – et non pas un équilibre. Il promeut ainsi l’idée d’une transformation des villes en « musées de la nature contemporaine », de façon à dépasser l’opposition classique entre nature et culture et réinstaurer une logique urbaine interspéciste, dans une perspective de cohabitation entre toutes les formes de vie et de biodiversité.

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Exposer le vivant

Laurent Le Bon

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Exposer le vivant

L’irruption du vivant dans la création contemporaine bouleverse en profondeur ses process et sa nature. Devenant organique, autonome, l’œuvre vivante interroge symboliquement et pratiquement son exposition au public, notamment dans un contexte muséographique classique. S’inscrivant dans le sillage d’artistes ayant brisé les codes de la muséographie comme Pierre Huyghe ou Philippe Parreno, le conservateur Laurent Le Bon met en perspective la place du vivant dans le musée au travers des expositions Jardins et Dioramas, dont il était commissaire. Laissé par principe et pour des raisons pratiques de conservation au seuil de l’institution, le vivant pénètre l’espace muséal par l’histoire de ses représentations. Ces expositions, toutes deux liées à l’in situ, à l’« indéplaçable », explorent symboliquement l’idée d’écran, l’articulation entre le factice et le réel, le naturel et l’artificiel, mais aussi la richesse des imaginaires et dynamiques temporelles du jardin.

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