Copacabana : modernité et systèmes informels

  • Publié le 20 avril 2017
  • Roberto Cabot

Face au modèle néocybernétique des smart cities, cet urbanisme du contrôle et de la sécurité qui inquiète par bien des aspects, de nombreux observateurs du fait urbain scrutent avec fascination les formes spontanées propres aux villes du Sud. Copacabana est un microcosme exemplaire de cette dimension si présente à Rio de Janeiro. L’artiste Roberto Cabot analyse de l’intérieur et au-delà des clichés le quartier de Copacabana, avec son fonctionnement informel, ses systèmes autogérés et non institutionnels de commerces, de sécurité et de vie sociale.

Roberto Cabot est peintre, sculpteur et musicien.

Le Copacabana moderne est fondé par la construction du Copacabana palace, en 1923. Le surgissement du grand Palace, avec son casino et son théâtre, par lequel sont passées des stars de la dimension de Mistinguett ou Grace Moore, le «rossignol d’Hollywood» des années 1930 et 1940, transforme ce quartier, qui gagne également un tunnel d’accès à cette époque. En trois décennies, le tranquille faubourg balnéaire devient un quartier moderne au gabarit de 10 étages et doté d’un plan urbain rectiligne d’inspiration haussmannienne. Mais il fallut aussi s’adapter aux rondeurs et à la topographie particulière de cette baie, qui n’est au final qu’un petit bout de terrain marécageux coincé entre de gigantesques rochers et la mer. La référence urbanistique de départ est Paris, avec des îlots d’immeubles collés les uns aux autres et des cours intérieures. On construit dans un style «Beaux-Arts» jusqu’aux années 1940, pour ensuite adopter un style plus vertical, «à l’américaine», résolument moderne. Aujourd’hui encore, Copacabana a la meilleure infrastructure de la ville.

Développement organique

Dans les années 1950, Copacabana atteint son premier zénith : c’est le quartier chic, celui des beaux magasins et de la bohème, la Bossa Nova y naît à la fin de la décennie, dans les bars aux alentours de l’avenue Nossa Senhora de Copacabana, l’artère commerciale principale du quartier. On y construit également le premier shopping center du continent, projet de Henrique Mindlin de 1953, inauguré en 1960. Cet architecte avait coopéré avec Affonso Reydi sur le projet du musée d’Art moderne de Rio. De nombreuses chansons, films et œuvres littéraires s’inspirèrent du Copacabana de cette époque, qui devient l’un des lieux les plus connus au monde.

Évolution du quartier de Copacabana © Roberto Cabot

La grande densité et le mélange progressif des classes sociales qui s’y opère durant les années1950 et1960 font que la partie plus aisée de la population commence à fuir le melting-pot, devenu dense et bruyant, vers Ipanema et Leblon, les nouveaux quartiers encore semi-sauvages qui côtoient Copacabana et se sont développés sur un modèle plus élitiste, avec un gabarit bien plus bas. Le quartier entre dans une progressive décadence, due principalement au vieillissement de la population, puisque la dynamique urbaine qui s’impose à l’époque mène les jeunes et les couches plus aisées vers l’ouest, mouvement qui créera le quartier de Barra da Tijuca à partir des années 1970. Les grands-parents restent, et de nouveaux habitants occupent les appartements devenus moins chers, le pouvoir public abandonne l’ancienne carte postale de la ville, Copacabana se détériore, s’informalise, l’insécurité s’installe.

Et pourtant le quartier résiste, continue de fonctionner, s’adapte. Les différents agents, dans l’univers complexe que constituent maintenant ses habitants et son économie, créent des formes de cohabitation, voire de symbiose. Divers mécanismes se développent et s’installent pour compenser l’absence d’instance centrale qui organiserait la vie urbaine. Le rapport à la plage, la dimension balnéaire du quartier est aussi l’un des facteurs qui sauveront Copacabana du désastre.

Les limites sont réinventées sur le tas, les règles de cohabitation sont tacites mais généralisées. De nouveaux rôles sont créés, de nouvelles fonctions. Et surtout, Copacabana hérite de son heure de gloire le personnage du portier, qui contrôle l’entrée de l’immeuble, mais forme aussi un réseau de communication et de sécurité étalé sur tout le quartier.

L’espace public, et en particulier la rue, se voit réorganisé et occupé d’une façon jamais prévue par les planificateurs modernes de ce quartier vertical. Depuis les années 2000, Copacabana regagne de l’importance, la survie extraordinaire du label «Copacabana» et un mouvement de retour des populations plus jeunes, couplé à la prospérité acquise pendant cette décennie, fait que la densité devient un atout majeur, générant des revenus pour l’administration. Malgré cela, les systèmes alternatifs développés se renforcent et coexistent avec les systèmes institutionnels. Le quartier devient un point de rencontre pour toute la ville, toutes les couches sociales s’y côtoient, on vient de partout pour consommer, aller chez le dentiste, travailler, aller à la plage, se promener, sortir le soir, mendier. Copacabana redevient le cœur touristique de la ville de Rio, sa carte postale. Les pouvoirs publics recommencent à investir dans le quartier, par de nombreux événements de masse, souvent partiellement improvisés et précaires, mais qui peuvent réunir deux millions de personnes sur le sable de la plage de Copacabana, qui devient ainsi le quartier des grands événements.

La période d’abandon de Copacabana a permis un développement organique en apparence chaotique, mais en réalité très structuré. Un espace de liberté et de «laisser-faire» s’est institué entre les rochers et la mer, entre les canyons des immeubles, dans les recoins créés par les infinies interventions successives dans le tissu urbain, au sein même des immeubles. Le processus de réorganisation organique et non planifié (la folle croissance initiale et l’abandon qui s’ensuivit) a produit beaucoup de junkspaces, au sens de Rem Koolhaas. On trouvera dans un même building des dentistes, des agents immobiliers, des manucures, des magasins d’articles électroniques, des services sexuels, des boutiques de vêtements, des temples religieux, une pharmacie, et parfois même une banque au rez-de-chaussée.

Le surgissement de trois favelas environnant Copacabana a également rendu disponible une force de travail peu coûteuse et résidant à proximité, permettant l’instauration d’un grand réseau de services à bas prix qui sont une des caractéristiques du quartier, notamment en raison des 25% de retraités qui y vivent et sont demandeurs d’innombrables services.

C’est la mixité qui fait l’intérêt de Copacabana et créé ce contexte de liberté. La mixité s’étend au rapport extérieur/intérieur, car les immeubles avaient dès l’origine des entrées qui formaient une continuation de la rue, sans limites claires entre espace public et espace privé. Pendant l’ère d’insécurité, entre les années1980 et2000, pratiquement tous les immeubles se sont dotés de grilles les séparant complètement de la rue. Et pourtant, malgré cet obstacle physique, le rapport extérieur/intérieur a gardé sa perméabilité.

Une grande quantité de temples des plus diverses croyances et leurs magasins fournisseurs de gris-gris correspondants font aussi partie du contexte de cette ville-quartier. On y trouvera des églises catholiques, des synagogues, des temples protestants de nombreuses orientations, des centres de spiritisme, des lieux de cultes afro-brésiliens, Umbanda, Candomblé et Quimbanda, des sectes orientales. Il n’est pas rare d’y voir des offrandes vaudou aux croisements de rue, avec des poulets rôtis, des bougies et de la farine de manioc dans des pots de terre.

Copacabana est aussi un haut lieu de services sexuels, avec une énorme concentration et dissémination dans tout le quartier de maisons closes et de professionnelles de la rue. Une alliance «secrète» entre l’hôtellerie et l’économie liée au sexe crée un réseau submergé de services au tourisme. Une économie non négligeable mais ignorée et qui, n’étant pas réglementée, s’étale à travers tout le territoire de Copacabana en mixité avec les autres branches de l’économie du quartier et ses activités en général.

La grande majorité des rues de Copacabana sont des culs-de-sac qui butent sur les rochers ou se terminent sur le bord de mer. C’est une des caractéristiques de Copacabana, qui ne compte qu’un nombre limité d’accès passant par des tunnels ou longeant la côte, ce qui créé une forme de situation insulaire favorisant le climat communautaire et le développement d’une certaine autarcie.

Microcosme urbain

Copacabana est aujourd’hui un quartier-ville, qui contient tout ce qu’offre une ville à sa propre échelle. On y trouve même un «parc naturel»… Avec sa population estimée entre 150 et 200 000 habitants, plus quelques dizaines de milliers de touristes résidant dans les nombreux hôtels et autres formes d’hébergement dont il est truffé, Copacabana peut fournir tout ce dont un individu aura besoin dès sa naissance dans un de ses hôpitaux. Il pourra y fréquenter l’une des nombreuses écoles du quartier, puis aller en faculté ou suivre un cours technique, travailler dans une des innombrables entreprises installées à Copacabana, jouir de sa retraite à la plage… avant de profiter des services funéraires qui l’enterreront dans le cimetière juste de l’autre côté du tunnel, dans le quartier mitoyen de Botafogo.

En ce moment même Copacabana continue d’évoluer, propulsé par la récente prospérité du pays et de la ville, qui a provoqué une augmentation brutale de la valeur du parc immobilier, mais aussi en raison du renouvellement générationnel dû au départ progressif des plus âgés. Comment ces systèmes organiques, qui se sont créés durant des décennies, évolueront face à la nouvelle situation, quels autres se développeront? Cela reste tout aussi imprévisible qu’auparavant. Quelque part entre la «ville générique» de Rem Koolhaas et son antithèse, Copacabana existe dans une complexité dynamique et imprévisible, liée aux spécificités propres du territoire, un environnement singulier et relativement peu «globalisé».

Figure 1 : Évolution du quartier de Copacabana © Roberto Cabot

Figure 1: Une portion du quartier qui montre bien la mixité et les correspondances entre activités formelles et informelles, mais aussi le rôle central de la plage, du bord de mer, qui concentre la valeur immobilière, une population au fort pouvoir d’achat, une grande quantité d’hôtels et une forte présence de professionnelles du sexe sur les trottoirs et aux alentours de ces hôtels. Les immeubles d’habitation abritent souvent des lieux de prostitution. Les temples et autres lieux liés à la religion sont disséminés côte à côte avec les magasins, bureaux et immeubles résidentiels. Le commerce s’éloigne du bord de mer en raison des loyers plus favorables.

Figure 2 : Activité économique Nomade © Roberto Cabot

Figure 2: En complément, une vue de détail décrivant l’activité économique nomade et en partie informelle sur les trottoirs de Copacabana, avec une distribution nette du territoire entre les commerçants. Une part de l’espace public est donc occupée par les camelôs, les vendeurs ambulants équipés de toute une technologie de montage et démontage éclair des dispositifs de présentation des produits, par des petits artisans qui réparent les chaises de paille ou casseroles en tout genre…

Certaines activités sont plus anciennes, comme les rempailleurs, ce qui explique qu’ils aient des espaces «fixes» où ils s’installent tous les jours, travaillant à même le trottoir. Une solide coopération des portiers leur permet de stocker leurs outils, matériaux ou chaises dans les immeubles des alentours. Les raisons expliquant que certains commerçants de rue soient poursuivis par les forces de l’ordre, tandis que d’autres ne le sont pas, ne sont pas claires. Probablement en fonction des relations du commerçant avec l’agent de police local ou de la volonté municipale du moment…

Figure 3: La structure verticale de la ville suit la dynamique de son espace horizontal. Copacabana abrite dès les années 1950 les premiers shopping centers du continent sud-américain, et ces espaces ont suivi une évolution elle aussi déterminée par la décadence économique du quartier et l’abandon des pouvoirs publics. Le centre commercial Cidade Copacabana, comme son nom l’indique, est une ville verticale. Le projet comprend plusieurs étages d’appartements résidentiels, trois étages de commerce, et il sert de passage piéton pour circuler entre la rue Figueiredo Magalhães et la rue Siqueira Campos, importantes artères du quartier. Avec le temps, ce junkspace s’est complètement connecté avec son environnement, et ceci sans aucun plan ou projet directeur. L’absence de réglementation institutionnelle pendant des décennies a créé au fur et à mesure un système organique, en fonction des nécessités immédiates du lieu, dans une évolution parallèle à celui du milieu urbain environnant. La panoplie de services et produits offerts dans la partie commerciale est immense, avec des contrastes marqués entre les magasins de matériaux de construction, de matériel médical, de LP de collection, de bibelots, de vêtements, les galeries d’arts, antiquaires de toutes sortes, les magasins de boulons, d’électronique, de produits de nettoyage, les restaurants, les copy shops, les LAN-houses, les voyants et les poseurs de stores, entre autres…

Réseau informel  

La période de grande insécurité des années 1980 jusqu’aux années 2000 a conduit à la création d’un système de sécurité privé qui ressemble davantage à un système immunitaire organique, complexe, qu’à un schéma classique de sécurité programmée. Il est composé de différentes couches (layers) fonctionnant de façon très largement informelle, même si elles sont parfaitement intégrées dans le quartier et interagissent aujourd’hui avec les services de sécurité de l’État, lesquels comptent sur ce réseau informel pour le maintien de l’ordre.

Figure 4 : Système de sécurité privé © Roberto Cabot

Figure 4: Le schéma illustre ce fonctionnement dans une portion du quartier. Les différents agents sont identifiés par une couleur: les cercles violets avec une croix indiquent les forces de l’ordre, police militaire et garde municipale (sans armes à feu); les points bleus représentent les portiers d’immeuble, présents dans toutes les entrées résidentielles, avec des fonctions diverses incluant le maintien de la sécurité; en rouge sont identifiés les commerces dotés d’une sécurité privée, parfois constituée par des équipes de plusieurs gardiens, souvent des anciens policiers ou pompiers (qui au Brésil sont militarisés); en vert, les agents de sécurité privée engagés par les immeubles résidentiels pour surveiller les rues, surtout la nuit, et qui se placent à leurs croisements; en jaune, les gardiens de voitures informels qui se trouvent entre la légalité et la délinquance mais qui interagissent avec les autres instances du système de sécurité. Les lignes colorées qui unissent les points représentent les interactions entre les layers et les relations privilégiées entre les différents acteurs. En jaune, les connexions entre les gardiens de voitures; en bleu, le réseau des portiers (doormen); en rouge, les rapports liés aux équipes de sécurité des boutiques; en vert, les liens entre gardiens communautaires au service des immeubles résidentiels, ou engagés par des consortiums d’immeubles résidentiels, qui ont la responsabilité de veiller à la sécurité de plusieurs rues, en rapports étroits avec les portiers.

La forte présence de la communication informelle et du bouche-à-oreille est une des caractéristiques propres à Copacabana. La haute densité, avec une extrême proximité entre les unités d’habitation, mais aussi l’omniprésence du personnage du portier, fait qu’un formidable réseau humain de transmission d’informations fonctionne avec grande efficacité, influençant largement la vie du territoire.

Figure 5 : Vitesse de la transmission de la communication informelle © Roberto Cabot

Figure 5: Le schéma illustre le résultat d’une série d’expériences, réalisées en2013 et2014, cherchant à mesurer la vitesse de transmission et la portée de ce réseau. Sont représentées trois expériences avec trois rumeurs de nature différente. Le réseau de base est composé par six portiers, dont l’un hors des limites de Copacabana, à Ipanema, l’autre à Leme, la pointe nord de Copacabana. La rumeur A est de nature locale et raconte un accident: l’effondrement d’une bouche d’égout avec des blessés. Les vecteurs de transmission de cette rumeur sont représentés en rouge, avec la mesure du temps de transmission de chaque trajet en noir. La rumeur B rapporte un vol à l’arraché sur le bord de mer. La rumeur C est d’ordre global, et raconte que la Chine a déclaré la guerre aux USA, en bleu ciel. Les points verts représentent les portiers connus et impliqués dans la dissémination de la rumeur dans le réseau. L’importance attribuée au local est évidente.

 

(Cet article a été publié dans Stream 03 en 2014.)

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