Stream 04

Ce quatrième numéro est consacré à l’évolution paradoxale de nos rapports au vivant. L’ère Anthropocène est l’occasion d’une prise de conscience qui confère à l’Homme l’immense responsabilité de trouver les outils pour assumer l’impact de ses modes de vie. STREAM 04 confronte les recherches d’une pluralité d’acteurs à travers le monde – philosophes, artistes, biologistes, architectes, paysagistes… – qui livrent leurs visions d’une redéfinition de nos manières d’habiter et de construire la ville en faisant de la nature un modèle, un outil ou un partenaire.

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François Képès

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Manipuler le vivant ?

Dans cet entretien, le biologiste cellulaire François Képès nous invite à dépasser les discours manichéens dans le débat sur la manipulation du vivant en se posant prioritairement la question de l’usage.

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Habiter, de l'hospitalité des vivants

En dépassant la dialectique de l’ouverture développée par Heidegger dans Bâtir, Habiter, Penser, le philosophe Roland Schaer réintroduit l’importance du vivant dans la notion même d’habiter. S’inspirant du concept biologique d’ « homéostasie », il revient dans cet entretien sur l’importance de la constitution de ce « milieu intérieur », autoproduit et régulé par l’organisme.

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Une ville-monde pour les vivants

Yona Friedman nous a accordé une de ses dernières interview avant de disparaître en décembre 2019. Dans cette vidéo inédite, il questionne la centralisation et la densité urbaine. Pour lui, l’avenir se trouve dans l’établissement d’une « ville-monde » diffuse. Des propos qui trouvent une résonance toute particulière dans le contexte actuel.

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Catherine Mosbach

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Design de la biosphère

Comment faire dialoguer architecture et paysage ? Dans cet entretien, la paysagiste Catherine Mosbach détaille la façon dont son travail de représentation des milieux naturels aboli la distance entre le public et l’objet observé.

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Révéler d'autres présences

L’artiste Ariane Michel nous invite à se relocaliser, à sortir de soi pour modifier nos perceptions et arpenter le monde en étant autre.

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Art et agentivité à l'heure du wetware

Critique d’art et commissaire d’exposition, Jens Hauser enseigne à l’université de Copenhague au département des Arts et des Études Culturelles. Spécialiste du bio-art et de la DIY biology, il a été le commissaire de l’exposition L’Art Biotech’ au LieuUnique de Nantes en 2003 et de Wetware: Art, Agency, Animation au Beall Center for Art + Technology (University of California, Irvine) en 2016.

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De la « médiance » des lieux

Augustin Berque est géographe et orientaliste, directeur d’études en retraite à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Son enseignement porte sur la mésologie, c’est-à-dire l’étude des milieux, dans le fil de l’Umweltlehre d’Uexküll et du fûdoron de Watsuji. Fort de sa connaissance de la culture japonaise, il nous explique dans cet entretien ce qu’il définit par « milieu » et en quoi son étude rompt avec le dualisme cartésien.

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Catherine Larrère

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Vers une éthique du pilotage

Catherine Larrère est philosophe et professeure émérite à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Spécialiste de philosophie politique, elle travaille sur les questions environnementales depuis 1992. Nous l’avons questionné sur l’Anthropocène afin de comprendre en quoi ce concept marque le début d’une nouvelle prise de conscience.

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Comprendre la biodiversité

Gilles Bœuf est biologiste, professeur à l’université Pierre et Marie Curie, spécialisé en physiologie environnementale. Dans cet entretien, Gilles Boeuf réinterroge notre rapport à la nature au regard des enjeux environnementaux contemporains, notamment celui de l’effondrement de la biodiversité. Il nous invite à chercher en la nature une alliée afin de développer des facteurs de résilience, en participant par exemple à rétablir et enrichir la biodiversité urbaine.

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Robert Lue

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The Biopolis

Robert Lue est biologiste moléculaire et cellulaire, professeur à l’université d’Harvard, directeur d’HarvardX. Il a cofondé The Biopolis, une summer school mêlant biologie, urbanisme et innovation sociale. Nous les recevons dans notre studio pour parler d’innovation urbaine inspirée par la biologie.

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Un nouveau modèle pour la ville intelligente

Chercheur en systèmes complexes, robotique et intelligence artificielle, Carlos Moreno, professeur des universités, est un pionnier et spécialiste de la Human smart city. Loin de l’engouement aveugle ou du rejet total, il construit une critique de la smart city techno-centrée et universaliste. Il prône un modèle basé sur la concertation et la co-construction. Il développe également dans ce talk sa vision d’un nouveau modèle de gouvernance internationale, portée par une coalition de métropoles.

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Timothée Boitouzet

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Réinventer le bois

Timothée Boitouzet est architecte et entrepreneur. Il a créé la start-up Woodoo, qui développe un bois haute-performance – une forme de bois « augmenté », plus performant encore que le matériau que nous fournit la nature. Dans ce talk, il présente sa démarche, qui s’inscrit dans la bio-économie. Timothée Boitouzet a basé ses recherches sur la volonté de concevoir un matériau de construction performant et respectueux de l’environnement. Il s’agit là d’un exemple concret d’adaptation face aux enjeux de l’Anthropocène, le signe d’une nouvelle alliance avec le vivant. Ce matériau pose cependant la question de la manipulation de la nature, de son dépassement pour servir les intérêts de l’Homme.

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Dominique Boullier

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Habiter le monde digital

Dominique Boullier est sociologue, spécialiste des technologies cognitives. Il dirige le Social Media Lab de l’Ecole polytechnique de Lausanne, où nous l’avons rencontré. Il explique ici le concept d’« habitèle », ces enveloppes numériques que nous nous créons et dans lesquelles nous habitons, qui redéfinissent notre environnement et la notion même de réalité. Il décrit les limites et les dangers de la technologie telle que nous la concevons et l’acceptons aujourd’hui, et décrit la révolution de notre système de pensée que pourrait être le futur du monde digital.

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Laurent Le Bon

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Le vivant au musée

Historien de l’art, conservateur et commissaire d’exposition, Laurent Le Bon est notamment passé par le Centre Pompidou Metz avant de devenir directeur du musée Picasso en 2014. Parallèlement à cette fonction, il continue de curater des expositions d’envergure. En 2017, il conçoit Jardins au Grand Palais et Dioramas au Palais de Tokyo. Ces deux expositions ont en commun la confrontation à l’aporie qu’est la représentation du monde vivant dans le cadre muséal. Il revient dans cet entretien sur les enjeux et les liens entres ces deux événements.

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Gilles Clément

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Sortir du Stupidocène

Gilles Clément est paysagiste, jardinier et auteur. Il remet profondément en cause la façon dont l’Homme asservit la nature, la plie à ses goûts esthétique et tente de rationnaliser son fonctionnement pour répondre à ses besoins les plus immédiats. Il dénonce notre ignorance des interactions des êtres vivants entre eux, qui nous mène à un apauvrissement funeste de la biodiversité. Il soutient ici l’idée que le principe de préséance du vivant devrait conditionner tous les projets de paysagisme – et plus largement, tous les projets d’aménagement du territoire.

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La Conception radicante : temps, besoin, expérimentation

Une approche durable de la ville implique l’activation de savoir-faire citoyens qui redéfinissent le rôle et les méthodes de l’architecte. Pour Jana Revidin, la transition écologique doit pousser les architectes à transformer la théorie et la praxis de l’architecture pour se diriger vers un mode de conception radicant. Si les tenants, encore nombreux, du post-fonctionnalisme réfléchissent en termes de simples évolutions des systèmes, il faut au contraire acter d’une césure historique en s’appuyant sur les ressources du temps et du contexte pour concevoir des modes de production de l’espace où le processus n’est pas subordonné au produit ou à la forme finale. Construire importe davantage que le construit lui-même, dans une vision où le projet devient un processus d’amendement dans la durée des milieux habités. Cette vision de l’architecture permet de sortir de la pression du temps court, d’être à l’écoute des usages et des usagers selon une approche itérative d’expérimentation.

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Psychanalyse urbaine : de la performance à l'action

collectif ANPU (Agence Nationale de la Psychanalyse Urbaine)

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Psychanalyse urbaine : de la performance à l'action

Face à l’approche aculturelle et l’universalisation fonctionnaliste que poursuivent les smart cities stériles, nous assistons au retour d’un travail sur l’imaginaire et l’ancrage au milieu urbain. Laurent Petit a ainsi initié un collectif pluridisciplinaire, L’Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine, ajoutant à sa pratique artistique des compétences urbanistiques et architecturales afin de proposer des psychanalyses de villes. Un protocole de restitution de la parole habitante permet une mise en avant des dynamiques vivantes des territoires, mais également d’explorer les imaginaires urbains à l’œuvre, de dégager une personnalité, un rythme mais aussi des pathologies de la ville. Rejoignant le mouvement participatif, l’exploration artistique et thérapeutique de l’agence dépasse progressivement la simple performance pour devenir un outil d’action sur le territoire. Cette psychanalyse urbaine apporte une compréhension intime du territoire et du milieu qui permet de participer à la fabrique de la ville par des projets de co-construction. Entretien avec Laurent Petit, Charles Altorffer et Fabienne Quéméneur, de l’ANPU

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Le Paysage comme médiateur urbain

Avec le retour du vivant dans l’espace urbain, le paysage – comme discipline – devient un cadre conceptuel fertile pour l’architecture. La paysagiste Anita Berrizbeitia explique la façon dont son activité explore les dynamiques entre nature, économie et société. De simple adjoint à l’amélioration des conditions de vie urbaines, le paysage étend son rôle à la redéfinition d’une ville dépassant les infrastructures monofonctionnelles pour créer des espaces complexes, aux interactions et usages multiples. Résoudre les problématiques environnementales complexes exige une approche interdisciplinaire, la mise en place de coalitions et réglementations internationales, mais aussi la multiplication des initiatives citoyenne. L’agriculture urbaine doit ainsi prendre une dimension sociale et populaire pour ne pas rester anecdotique. Elle doit former des espaces de production mais également des outils symboliques pour faire évoluer notre rapport à l’environnement par une prise conscience de la provenance de la nourriture.

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Privilégier le vivant sur la forme

Au-delà d’une poursuite du Progrès au seul sens d’une croyance en une maîtrise toujours plus grande du monde par la technique, pour pallier les dérèglements globaux, se développent au contraire de nouveaux rapports de l’homme à la nature et au vivant. Le jardinier-paysagiste Gilles Clément expose la façon dont son activité le met en rapport avec l’ensemble des êtres vivants en interaction pour l’équilibre d’un milieu. Il a ainsi développé le concept de « Jardin en mouvement », méthode de jardinage qui privilégie le vivant sur la forme. Il ne s’agit pas d’un laisser-faire complet mais d’un ensemble d’interventions pour accompagner la nature plutôt que de s’opposer à elle. À l’échelle urbaine, sa démarche de paysagiste valorise voire scénographie de façon symbolique et pédagogique le « Tiers paysage », friches et interstices qui forment autant de réserves de biodiversité essentielles à la survie humaine. Le Progrès serait ainsi défini non par l’illusion de la maîtrise mais par une connaissance plus profonde de la complexité du vivant dont nous faisons partie. Entretien entre Philippe Chiambaretta, Gilles Coudert et Gilles Clément, paysagiste, jardinier et auteur, réalisé dans le cadre du documentaire PCA-STREAM, de la recherche à l’action

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L’Architecture « post-humaine »

Ariane Lourie Harrison

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L’Architecture « post-humaine »

Construire la ville de l’ère Anthropocène nécessite une prise en compte des enjeux environnementaux globaux, mais également de considérer l’ensemble des êtres vivants dans la construction même des bâtiments. Critiquant l’anthropocentrisme des architectes, Ariane Lourie-Harisson développe le concept d’architecture « post-humaine », destinée à différentes espèces. Elle promeut une exploration des possibilités de construire selon une vision plus large des formes de vies concernées par le bâti, redéfinissant les relations de l’homme à l’animal et au non-humain en général. Une architecture interactive naît ainsi, notamment sur les façades, qui peuvent – à l’aide de béton texturé par exemple – accueillir des pollinisateurs ou fournir des lieux de nidification dans leurs aspérités. Cela suppose une meilleure compréhension du vivant et de s’ouvrir aux différentes théories environnementales, de façon à favoriser la création de relais urbains de biodiversité, notamment sur les toits. Ariane Lourie Harrison est architecte co-fondatrice de l’agence Harrison Atelier et enseignante à la Yale School of Architecture

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Design de la biosphère

Catherine Mosbach

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Design de la biosphère

Comment dépasser la position dominante de l’homme sur la nature ? De quelle façon articuler le vivant pour améliorer la ville ? Comment faire dialoguer architecture et paysage ? La paysagiste Catherine Mosbach détaille la façon dont son travail de représentation des milieux naturels – par recomposition de strates du paysage – aboli la distance entre le public et l’objet observé. Elle recrée des milieux dans la ville en jouant sur un ensemble de paramètres incluant le végétal mais aussi la topographie, l’hygrométrie, les sols ou la pollution ambiante, de façon à pondérer les extrêmes urbains et créer des îlots de fraîcheur, de confort mais aussi des parcours et des espaces de sociabilité. Dans cette démarche, paysage et technologie deviennent des leviers complémentaires. Le dessin du paysagiste doit permettre l’accueil des événements en renonçant au contrôle total. De la même façon l’architecture ne peut s’attacher à la seule enveloppe monumentale – forme et frontière –, pour viser à ménager des interfaces fines avec le paysage, concevoir des porosités et accueillir des transitions entre dedans et dehors.

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L’Architecture pour les vivants

Figure historique de l’architecture prospective, Yona Friedman décrit l’importance du modèle de communication incarné par l’organisme vivant, source d’inspiration d’une architecture pour les vivants plutôt que vivante elle-même. Il revient sur les évolutions technologiques dans le domaine de la communication, qui permettent de s’affranchir de l’impératif urbanistique classique de la proximité, mais aussi sur la libération de l’individu envers les réseaux, qui constituait encore un frein quand il imaginait dans les années 1950 le concept d’« architecture mobile ». La proximité urbaine a évolué au point de transformer l’Europe en continent urbain, les métropoles devenant une seule et même ville, matérialisant par le tgv, les batteries et les portable les utopies des années 1960. Friedman continue à défendre une « architecture mobile » adaptable par tous, ce qui ne nie pas le rôle de conseil de l’architecte. Il lutte également contre la densité urbaine, estimant qu’une dilution de la ville permettrait à la nature de s’y insérer – redonnant de l’autonomie alimentaire aux espaces urbains –, selon des spatialités à inventer par la population elle-même, dans la lignée de ses travaux pionniers sur l’auto-planification. Texte issu d’un entretien avec Philippe Chiambaretta et Gilles Coudert, dans l’appartement-atelier de Yona Friedman le 21 septembre 2017, avec l’aimable concours de la galerie Jérôme Poggi. 

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Ingénierie bio-inspirée

Si le paradigme du vivant bouscule notre vision du monde et la façon dont nous souhaitons nous inscrire dans celui-ci, il constitue également une source d’inspiration pour nos modes de conception. Donald Ingber, directeur du Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering d’Harvard, explique ainsi que la connaissance du vivant est devenue telle que nous sommes désormais capables de développer des innovations en ingénierie inspirée de principe biologiques. Afin d’explorer le futur de la bio-ingénierie, L’Institut a été conçu autour d’un ensemble de chercheurs issus de champs disciplinaires variés, mais aussi d’acteurs du monde de l’entreprise pour croiser les approches et méthodes. Partant de principes généraux du vivant pour les appliquer selon les principes de l’ingénierie à la résolution de problèmes, ce travail relève davantage de la bio-inspiration que du biomimétisme. Pour l’architecture, il s’agirait de s’inspirer de la façon hiérarchique dont construit la nature, selon des processus métabolique et ouvert d’évolution par auto-organisation.

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Le Bois augmenté

Timothée Boitouzet

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Le Bois augmenté

Construire la ville avec et pour le vivant signifie également avoir davantage recours aux matériaux organiques de la nature elle-même. Tout à la fois architecte, entrepreneur et biologiste, Timothée Boitouzet souligne que nous vivons une période de transgression des dogmes de l’architecture moderne et d’évolution des modes de pensée et de conception, incarnée par des croisements disciplinaires entre architecture et science. L’architecte joue désormais un rôle d’interface pour transcender la simple création de formes inertes et engager des processus organiques de construction. Boitouzet développe un matériau bois haute performance – imputrescible, rigide et translucide – en remplaçant la lignine par une résine végétale, conservant ainsi les qualités de la géométrie interne du bois. À l’image de différentes productions de la bio-économie, ce matériau éco-responsable, à la fois organique et hyper technologique, est le signe d’une nouvelle alliance avec le vivant, de façon à servir et dépasser la nature.

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Désireuse de partager plus généreusement les fruits de ses collaborations et de ses recherches, PCA-STREAM édite STREAM VOICES, son magazine en ligne.

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