Stream 03

STREAM 03 se penche sur les enjeux de l’urbanisation et de la mondialisation accélérée de la planète. L’explosion démographique concentre l’humanité dans les grandes métropoles globales et en fait le principal lieu de résolution des défis (prise de conscience environnementale, omniprésence des technologies numériques) pour la poursuite d’un développement humain, économique et social durable. L’Anthropocène désigne une nouvelle ère géologique, où l’activité humaine est devenue la force géophysique prédominante. Les implications de ce concept dépassent le seul cadre du débat scientifique. STREAM 03 explore les outils conceptuels pour penser notre nouvelle condition urbaine.

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Redynamiser Downtown Detroit

La ville de Détroit, symbole de la faillite de l’industrie automobile, emblème de la seconde révolution industrielle et de son désastreux urbanisme de l’étalement, est en pleine réinvention. Cela implique l’énergie et la volonté de tous ses habitants, mais aussi, avec la quasi-disparition des services publics, d’une nouvelle génération de développeurs privés. Dan Mullen présente ainsi les investissements et les efforts de réhabilitation de Dowtown Detroit par le fonds d’investissement Quicken Loans autour du slogan « to live, work and play in Detroit », la ville devenant le lieu d’observation d’une transition technologique. Fascinant signe des temps, le groupe travaille sans réelle planification, de façon organique, par multiplication d’expériences, notamment sur les espaces publics, à l’image de ce qu’auraient naguère pu faire des organisations informelles. Dan Mullen est président de Bedrock, une société immobilière basée à Détroit. Bedrock participe à la revitalisation du centre-ville de Détroit en attirant des locataires et exploitants prestigieux dans le Central Business District.

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New old cities vs old new cities : la ville de quel futur ?

Voyager et visiter les smart cities émergeant de par le globe confronte à des réalités urbaines si neuves qu’elles semblent perpétuellement encore à venir, comme hésitantes, si tant est qu’au-delà des discours plus ou moins formatés et pleins de bonnes intentions ces villes finissent réellement par prendre corps. Le consultant Julien Eymeri confronte pour Stream son expérience de Songdo, smart city coréenne, Masdar, son pendant émirati, avec les efforts de transformation et de réinvention de Détroit, pour interroger les qualités d’une ville à l’ère du numérique et la place de l’entreprise dans son développement. Julien Eymeri est consultant, fondateur de l’agence Quartier Libre.

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A Future City, vision pour Détroit

Détroit est probablement l’un des plus grands laboratoires urbains actuels, l’un des plus passionnants aussi. Contrainte et forcée, en faillite, face à des friches urbaines aux dimensions titanesques, ayant subi une hémorragie de ses habitants, la ville doit se réinventer pour survivre. Dan Pitera évoque la renaissance de Détroit au travers du projet « Detroit Future City », qui favorise les initiatives citoyennes et l’expérimentation. Il promeut une ville dense au sens de la complexité et de l’intensité des rapports humains. Son travail hybride entre recherche et pratique aboutit à la conception d’un « participatory planning », qui vise à améliorer la résilience et l’adaptabilité de la ville. Dan Pitera est architecte et directeur du projet Detroit Future City.

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Copacabana : modernité et systèmes informels

Face au modèle néocybernétique des smart cities, cet urbanisme du contrôle et de la sécurité qui inquiète par bien des aspects, de nombreux observateurs du fait urbain scrutent avec fascination les formes spontanées propres aux villes du Sud. Copacabana est un microcosme exemplaire de cette dimension si présente à Rio de Janeiro. L’artiste Roberto Cabot analyse de l’intérieur et au-delà des clichés le quartier de Copacabana, avec son fonctionnement informel, ses systèmes autogérés et non institutionnels de commerces, de sécurité et de vie sociale. Roberto Cabot est peintre, sculpteur et musicien.

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Interactions collaboratives

Yann Moulier-Boutang

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Interactions collaboratives

Dès les années 2000, dans son article pour Mutations de Rem Koolhaas, Yann Moulier-Boutang évoquait le capitalisme cognitif, le numérique mais aussi l’environnement, thématique devenue centrale car enfin considérée comme problématique. Il voyait déjà le retour à une quête de sens, une volonté de vivre après le mythe du Progrès et de la croissance continue, pour se tourner vers le bien-vivre. La destruction de l’ère industrielle s’est accélérée et il en appelle aujourd’hui à une écologie de l’esprit, revenant sur l’urbanisation généralisée et ses principaux bouleversements, dont l’affirmation du capitalisme de l’immatériel ou l’importance des externalités. Il nous présente les nouveaux outils conceptuels nécessaires pour penser et survivre dans cette complexité, notamment ses concepts de « pollinisation » ou de « halo », mais aussi l’importance du collaboratif, de la confiance et de l’open data. Yann Moulier-Boutang est économiste et essayiste. Il enseigne à l’université de technologie de Compiègne, à l’université Binghamton de New York, ainsi qu’à l’université de Shanghai UTSEUS, au laboratoire Complexcity.

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Coactivités : Notes pour The Great Acceleration, Biennale de Taipei 2014

En prélude à la Biennale de Taipei, Nicolas Bourriaud présente un panorama de l’art contemporain et de ses bouleversements à l’ère de l’Anthropocène. L’impact des activités humaines sur le système terrestre nous a conduits dans l’ère géophysique de l’Anthropocène. Cette condition affecte notre vision du monde et donne naissance à de nouvelles perceptions philosophiques de celui-ci, pris sous l’angle de la substance, notamment le mouvement du Réalisme Spéculatif, une pensée holistique selon laquelle êtres humains et animaux, plantes ou objets doivent se voir traités sur un pied d’égalité. Cette philosophie trouve un fort écho dans l’art contemporain, le rapport entre le vivant et l’inerte semblant constituer la principale tension de la culture contemporaine, créant un espace de coactivité qui donne un nouveau sens à la forme et naissance à des ex-formes. Nicolas Bourriaud est historien de l’art, critique d’art, théoricien et commissaire d’exposition. Depuis 2016, il assure la direction du futur Montpellier Contemporain (MoCo).

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Habiter le Monde

Michel Lussault

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Habiter le Monde

L’année 1972 marque probablement un tournant dans l’histoire de l’humanité, car avec Blue Marble, photo prise par Apollo 12, cette dernière contemplait pour la première fois de l’extérieur son territoire, achevant le cycle de conquête de la terre initié par la modernité ; mais avec la parution du rapport Meadows, elle réalisait dans le même temps les conséquences néfastes de cette conquête continue. Le géographe Michel Lussault revient sur la révolution urbaine et nous expose combien elle modifie notre façon d’habiter la Terre, le Monde écrit avec un M majuscule, comme pour signifier cette nouvelle condition humaine, avant de proposer, face aux défis de la révolution urbaine, une approche de la ville en termes de spatialités plutôt que d’espaces. Michel Lussault est géographe, professeur à l’ENS de Lyon et président du Conseil supérieur des programmes de l’Éducation nationale. Il est également président du centre d’architecture Arc-en-Rêve à Bordeaux.

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L’imaginaire à l’ère de la techno-science-économie

Si la révolution urbaine en cours représente un tel bouleversement pour nos sociétés, c’est bien parce qu’elle renverse nos systèmes de valeurs classiques comme modernes, sur lesquels s’est appuyé le développement de nos sociétés. L’observateur occidental est désemparé car devenu brutalement orphelin de sens, de récit ou d’imaginaire qui lui permettrait de se projeter dans ce nouveau monde. Nos représentations du monde n’étaient ni naturelles ni éternelles, mais comprendre leur histoire et leur formation est essentiel pour construire un nouveau récit collectif de notre habitation de la Terre. Le philosophe Pierre Musso expose la profondeur historique de nos représentations et décrit la technologisation généralisée de la société comme fait majeur affectant nos imaginaires, mais aussi le rôle prépondérant pris par les réseaux et le jeu cyclique de métaphores – entre vivant et technique – développé pour appréhender l’espace urbain. Pierre Musso est philosophe, docteur d’État en sciences politiques. Il est professeur en science de l’information et la communication à Télécom ParisTech et à l’université de Rennes.

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Métropole malléable et adaptable : vers un urbanisme temporaire et temporel

La planification urbaine, sous l’impulsion du modernisme, a longtemps été envisagée sous le seul angle de l’espace, les politiques temporelles restant le parent pauvre des politiques publiques. Les mutations en cours de nos rapports à l’espace-temps plaident aujourd’hui pourtant pour un renversement de ces valeurs. Luc Gwiazdzinski nous explique les raisons pour lesquelles il théorise un plus grand recours aux leviers temporels face aux enjeux du développement urbain durable, insistant sur les notions d’urbanisme temporaire et temporel, tout en promouvant une métropole malléable et adaptable. Luc Gwiazdzinski est géographe, directeur du Master Innovation et Territoire à l’IGA (Université Grenoble Alpes), professeur associé à la Shanghai University, et président fondateur du pôle de recherche et d’expérimentation sur les arts urbains (Polau).

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L’âge de la discontinuité

Si la révolution urbaine se fait si pressante, si rapide et violente, c’est bien parce qu’elle est poussée par une nécessité impérieuse, née de l’accroissement spectaculaire de la population mondiale. À l’horizon du milieu du XXIe siècle, l’humanité aura triplé, et nous faisons face au terrible défi de loger tous ces hommes à venir. Ce basculement brutal de l’humanité suppose aussi de nouvelles façons de vivre notre temps d’homme. Le sociologue Jean Viard nous explique les liens entre l’urbanisation globale accélérée et la révolution démographique que nous vivons, celle des vies complètes et discontinues, mais il revient également sur la place du temps et le rôle du collaboratif dans l’amélioration de nos modes de vie. Jean Viard est sociologue, économiste, et directeur de recherche associé au CNRS et au Cevipof. Il est aussi directeur des éditions de l’Aube.

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Naturaliser l'architecture

Marie-Ange Brayer

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Naturaliser l'architecture

Depuis leur apparition, les technologies numériques ont opéré une rupture épistémique dans le champ de l’architecture. D’abord incomprise, rejetée, cette révolution informe désormais une large part de la recherche architecturale et a atteint une puissance expressive mais aussi des capacités opérationnelles à une échelle neuve. L’historienne de l’art Marie-Ange Brayer analyse les récentes évolutions de l’architecture computationnelle et présente le travail d’une jeune génération d’architectes autour des temporalités, des matériaux et des systèmes d’auto-organisation du vivant. Elle explique le concept de « naturalisation » en architecture, forme d’hybridation qui permet de repenser l’opposition entre nature et artifice. Marie-Ange Brayer est docteure en histoire de l’art et architecture. De 1996 à 2014, elle est directrice du Fonds Régional d’Art Contemporain du Centre (Frac Centre).

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Intensifier l’urbain diffus

La ville de l’Anthropocène est forte d’une nouvelle relation à la nature, dans l’élaboration d’un continuum inédit entre l’urbain et la biosphère. Cette dimension vivante, longtemps occultée par la planification moderniste, a pourtant toujours été au cœur du travail et des réflexions des paysagistes. Michel Desvigne parle ainsi de son attachement à la chose physique, de son regard de paysagiste sur l’urbanisation et de son travail sur le péri-urbain, l’habitat diffus, problématique centrale de la ville, qu’il cherche à « réparer » par un travail sur la lisière, le paysage intermédiaire. Il en appelle à une implication plus forte des pouvoirs publics, mais aussi à une nouvelle vision des moyens de l’agriculture sur le territoire. Michel Desvigne est un paysagiste-architecte français. Directeur de l’agence MDP, il est lauréat du Grand Prix de l’Urbanisme en 2011.

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Personne ne veut d’une ville ­« trop intelligente »

Les smart cities font la une des journaux et des colloques d’urbanisme. À tort ou à raison, elles fascinent ou inquiètent, parfois les deux en même temps, et des villes à peine nées aux confins du monde sont universellement connues avant même de compter des habitants. Au-delà de leurs potentiels, cette surexposition est un signe des temps, le reflet de nos interrogations sur la façon dont la technologie affectera nos modes de vie. Richard Sennett se penche sur cette émergence des smart cities en comparant Songdo, Masdar et Rio pour promouvoir une vision ou la technologie favorisera la coordination, la collaboration, plutôt qu’une utilisation de la data pour préconcevoir, prescrire et contrôler, qui rendrait la ville stérile.

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La ville-information

Carlo Ratti

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La ville-information

Un nombre toujours croissant d’acteurs économiques et institutionnels s’empare de la question de l’urbain numérique pour penser et concevoir les smart cities de demain, mais aussi programmer le virage technologique affectant les villes actuelles. À la pointe de ces recherches, le professeur Carlo Ratti nous explique la place centrale prise par l’information dans l’évolution des villes, et la façon dont elle en redéfinit la vision, la nature même et le fonctionnement quotidien. Il nous décrit les expériences de traitement de la data urbaine par son laboratoire du MIT, le SENSEable Lab, qui aboutissent au concept de « ville en temps réel » par la captation et la gestion de données par senseurs mais aussi « télédétection opportuniste », grâce aux comportements de ses habitants même, permettant de gérer et vivre plus efficacement la ville suivant le modèle de l’open source.

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Redéfinir les frontières des pratiques architecturales

Dans un contexte contemporain de mutations urbaines complexes, l’approche architecturale de la ville doit être repensée de fond en comble. L’architecte ne peut plus se reposer sur son savoir propre et ses obsessions formelles, mais doit aller chercher, comprendre et faire interagir des savoirs et des pratiques venus de champs disciplinaires extrêmement variés. Cela suppose un changement radical de culture, mais aussi d’éducation. Directeur de l’école d’architecture du MIT, Nader Tehrani présente son travail de reconfiguration de ce cursus, pensé pour favoriser les interactions, le travail collaboratif et la pluridisciplinarité, points cruciaux de l’architecture de la ville de demain, autour de laquelle il a créé le Center for Advanced Urbanism. Nader Tehrani est architecte et directeur de l’agence NADAAA. Il enseigne au MIT où il a dirigé le département d’architecture de 2010 à 2014.

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Complexité et adaptation dans les écosystèmes

La recherche architecturale contemporaine est largement fascinée par le vivant, mais dans une approche où les récents développements de la technologie permettent de dépasser la seule métaphore organique. Alisa Andrasek nous explique ainsi le lien entre la biologie et son travail architectural par son intérêt pour la distribution de l’information dans les processus naturels, complexité qu’elle tente d’approcher par le big data. Son travail de design computationnel est marqué par une convergence entre information et matériaux, dans une synthèse de plus en plus complexe et ouverte qui lui permet de dépasser la production de formes pour aborder les processus dynamiques de la matière elle-même. Alisa Andrasek est architecte, directrice et fondatrice de l’agence Biothing. Elle enseigne à l’AA School of Architecture de Londres.

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Programmer la matière

Skylar Tibbits

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Programmer la matière

Pour Skylar Tibbits, nous vivons une période de convergence révolutionnaire entre les capacités de programmation, la biologie, la physique et les nanotechnologies. Fort de ces avancées scientifiques, il travaille avec son laboratoire du MIT, le Self Assembly Lab, sur deux directions principales, l’auto-assemblage et les matériaux programmables par impression 4D, qui permet d’ajouter la dimension du temps, l’évolution possible des matériaux dans des conditions particulières et selon des scénarios prédéfinis. L’évolution de ces technologies lui permet d’envisager à terme de retrouver l’échelle de l’architecture en proposant des solutions élégantes d’un point de vue ingénieural et formel aux enjeux de la construction contemporaine. Skylar Tibbits est architecte et directeur de l’agence SJET LCC. Il est chercheur et professeur au MIT, où il dirige le Self-Assembly Lab.

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Material ecology

Neri Oxman

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Material ecology

Signe à la fois d’une évolution du rapport au vivant et de l’omniprésence des nouvelles technologies, une jeune génération d’architectes s’est emparée des outils numériques aujourd’hui à sa portée pour concevoir de nouvelles formes en lien direct avec le vivant. Cela passe à la fois par les capacités de computation, mais aussi par des outils de fabrication additive commandés numériquement. L’architecte et chercheuse au MIT – au sein du Mediated Matter Research Group, qu’elle a fondé – Neri Oxman évoque ainsi les liens entre design et biologie dans son travail sur les matériaux et l’impression 3D. Ils témoignent d’un rapport à la biologie considérée comme une technique et d’une approche du design inspirée de la nature qui modifie les propriétés mêmes des matériaux. Neri Oxmanest architecte et designer. Elle dirige l’agence Material Ecology et enseigne au Media Lab du MIT.

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Typologie métabolique des transitions urbaines

Comprendre les mutations de l’urbanisation globale repose aujourd’hui sur la prise en compte des singularités locales de chaque situation urbaine. Une nouvelle catégorisation des villes est plus que jamais nécessaire, et la technologie, notamment numérique, se montre précieuse pour cela. Le professeur John E. Fernández présente ainsi le travail de l’Urban Metabolism Group du MIT, qui a dressé à l’aide d’études complexes, notamment par le recours à la manipulation de big data, un ensemble de typologies de villes établissant leur métabolisme en fonction notamment de leur consommation de ressources et de leur production de déchets, afin d’élaborer des stratégies durables ciblées et efficaces. John E. Fernández est urbaniste et architecte. Il enseigne au département d’architecture du MIT.

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La ville globale en perspective

La prise de conscience de l’explosion urbaine globale au tout début des années 2000 a laissé les observateurs occidentaux comme interdits devant l’ampleur de cette révolution. De rares penseurs comme Saskia Sassen ou Rem Koolhaas ont pourtant tenté d’appréhender le phénomène par des concepts tels que la « ville générique » ou la « ville globale ». Presque quinze ans plus tard, cette urbanisation du monde court toujours à marche forcée, même si un certain nombre de facteurs déterminants semblent en avoir infléchi l’allure. Saskia Sassen revient pour Stream sur notre condition urbaine et les évolutions de la « ville globale », en mettant en avant l’importance croissante de la question sociale. Du fait de sa complexité, la ville lui paraît plus que jamais être la bonne échelle pour les stratégies durables, en renversant notre rapport à la biosphère. Saskia Sassen est sociologue. Spécialiste de la mondialisation, des migrations et de la sociologie des très grandes villes du monde, elle enseigne à la Columbia University de New York. Richard Sennett est historien et sociologue. Il enseigne à la London School of Economics et à Columbia University.

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De la ville des citadins au territoire des urbains : la révolution en marche

L’urbanisation globale bouleverse avec violence nos modes de vies et d’appréhension du monde. Nous avons le sentiment d’une crise ontologique et restons désarmés pour la penser, la conceptualiser, à la recherche de réponses, mais aussi de solutions aux défis. Pour tous il semble clair qu’il n’y a plus une vérité unique, absolue, et que nous ne pouvons aborder ce phénomène que par fragments, en interrogeant tous les champs disciplinaires possibles. De nombreuses initiatives naissent ainsi, pour confronter et réunir les points de vue des penseurs et chercheurs. À la lumière des travaux de l’institut Palladio, l’un de ces think-tank remettant en perspective l’urbain contemporain, Gilbert Emont analyse les facteurs de mutation nous ayant conduits vers une « société des urbains », une nouvelle condition au confluent de quatre révolutions, l’allongement de la vie, l’urbanisation de la planète, le développement durable et les technologies numériques. Dans ce monde organisé par l’urbain, il présente les enjeux de la ville de demain, entre innovation permanente, adaptabilité physique et souplesse d’usage. Gilbert Emont est économiste et chercheur à l’Institut de l’Épargne Immobilière et Foncière (IEIF). Il est directeur de l’Institut Palladio des Hautes Études sur l’Immobilier et la Cité.

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L’avenir du temps

Etienne Klein

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L’avenir du temps

Au cœur des mutations contemporaines, nous croisons les évolutions de notre rapport au temps, dont le bouleversement est devenu une figure obsessionnelle pour nos sociétés. Poussés par la technologie et nos nouveaux modes de vies, nous le ressentons comme éclaté, fuyant, accéléré ou multiplié, alors même qu’il ne peut rester que fondamentalement identique. Le physicien Étienne Klein interroge ainsi pour Stream l’idée d’une rupture anthropologique, puis explique son travail de « décrassage sémantique de la notion de temps », les évolutions de notre rapport au temps, la « société chrono-dispersive », la remise en cause de la notion de progrès et son corollaire, notre incapacité à nous projeter. Étienne Klein est physicien, philosophe et docteur en philosophie des sciences. Spécialiste reconnu de la notion de temps en physique, il est directeur de recherche au CEA, et à la tête du Laboratoire des Recherches sur les sciences de la matière.

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Systèmes sous-déterminés

Philippe Chiambaretta

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Systèmes sous-déterminés

Avec la prise de conscience de notre entrée dans l’ère de l’Anthropocène, qui induit de nouveaux rapports à la nature, la figure du vivant est largement revenue comme une métaphore obsessionnelle. Pour les artistes, il s’agit pourtant moins d’une forme d’inspiration esthétique que d’une occasion de repenser leur travail en déjouant les séparations et simplifications de la culture moderne. Pierre Huyghe évoque ainsi son intérêt pour la complexité du vivant, et la façon dont il cherche à l’intégrer à son travail par la durée, mais aussi ses concepts d’indifférence, de non-adresse et de sous-détermination. Introduire du vivant dans une œuvre revient à accepter une perte de contrôle et créer un possible indéterminé, faire émerger des zones de non-savoir, des conditions spéculatives du vivant.

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Globalisation en réseaux multiples

Pour David Ruy, la mutation essentielle de la mondialisation contemporaine réside dans l’évolution de son récit, qui a quitté une forme naïve d’optimisme et génère de nouvelles angoisses, chaque technologie semblant devoir créer ses propres menaces. Pour autant, l’humanité ne renoncera pas à ce savoir, et nous verrons émerger de nouveaux mondes, reposant sur des plateformes technologiques leur donnant cohérence et communicabilité. David Ruy considère que nous vivons l’apparition d’une nouvelle métaphore de la nature, qui, après la divinité et la machine, serait celle de l’ordinateur. Un lien entre nature et computation qui lui semble être l’enjeu majeur de l’architecture à venir, comme pratique hybride informée des avancées de la philosophie, et notamment du Réalisme Spéculatif. David Ruyest architecte. Il est co-directeur de l’agence Ruy-Klein à New York, et enseigne à SCI-Arc à Los Angeles.

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Désireuse de partager plus généreusement les fruits de ses collaborations et de ses recherches, PCA-STREAM édite STREAM VOICES, son magazine en ligne.

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